lundi 16 mars 2009

Le Duc: Le vieil aristocrate

Le Duc semble être une référence du poisson à Paris. Un restaurant qui mérite attention. En parcourant quelques sites internets, les descriptifs élogieux abondent : de puissants éditeurs ou hommes politiques y dinent. Son patron y aurait inventé le tartare de saint jacques. Il s’agirait, tout simplement, de la meilleure table de poisson de la capitale, point à la ligne. Ces indices concordaient avec les reminiscences d’un amateur de bonne chère, toujours d’excellent conseil, qui nous avait parlé un jour d’une fameuse adresse marine boulevard Raspail, dont il ne retrouvait plus le nom....

Nous sommes donc allés diner un vendredi soir au Duc.

La carte, par son austérité, nous a rappelé notre marisqueria préférée de Madrid : tartare de poisson tel quel ou fruits de mer en entrée, une dizaine de plats à la carte, ou la possibilité de prendre un poisson entier pour deux, un seul fromage disponible, une assiettée de crevettes grises grillées en guise d’amuse bouche : cette simplicité nous a beaucoup plus. La qualité du poisson (bar cuit en vapeur d’algues, sole meunière) était irréprochable, le service, un peu débordé par moment, restait parfaitement professionnel comme il se doit. Nous sommes donc sortis contents, satisfaits, ayant trouvé ce que nous étions venus chercher, et pourtant, ressentant un petit manque.

Serait-ce la salle, toute en boiseries patinées par le brouhaha des conversations et des années de service empressé? Une sole nappée d’un beurre fondu au goût trop présent pour moi, peu habitué à la cuisson meunière ? La famille bourgeoise du quartier, revêche, faisant un scandale en début de soirée pour que chauffage soit immédiatement éteint ? Serait-ce la majorité de la clientèle, opulents touristes sexagénaires cravatés ou permanentées, dont le dîner ponctuait certainement une journée de shopping place Vendôme ou des retrouvailles entre vieilles relations d’affaires?

Quelque part, un fossé semble s’être creusé entre cette honorable adresse qui a dû briller de mille feux au temps d’un Francois Mitterrand déclinant, et la ville que l’on retrouve dehors, une fois les portes en bois blond refermées.

Addition : 100€ minimum par personne (entrée 25€-30€, plat 45€)

Le Duc
243, boulevard Raspail
Paris 14ème
01 43 20 96 30

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