Les torrents d'injures déversés sur les adresses bobovores soulignent que les amateurs de bonne bouffe sont avant tout de grands conservateurs. Loin de rechercher le frisson de cuisines étrangères ou pire, la haute voltige de plats fusions, ils recherchent avant tout du terroir, de la tradition intacte, de l'authenticité qui rassure.
A la Cagouille, que nous avons visité cet été, tout est fait pour satisfaire ces amateurs, surtout ceux à la recherche d'un bon restaurant de poisson bien d'cheux nous. Le cadre est surprenant en plein Paris: une petite place perdue derrière la gare Montparnasse, au calme, un endroit qui pourrait exister ici et ailleurs, dans n'importe quelle ville de France, si propret dans son alignement d'immeubles résidentiels modernes, de balcons aux VTT du dimanche sagement rangés à côté de chaises et tables en plastique prêtes à être déployées pour les pierrades entre amis dès qu'il fait beau.
Le restaurant dispose d'une denrée rare à Paris, et qui accentue l'impression de dîner en province: l'espace. Une grande terrasse confortable séparée de la place par des plantes. Une vaste salle aux éclairages un peu trop puissants, des tables, miracle, éloignées les unes des autres. En guise de décoration, des noeuds marins cloués aux fausses poutres. Le service est très aimable, et plein de petites attentions: un jus de tomate offert à madame qui ne voulait pas d'apéritif alcoolisé, des petites coques poêlées au beurre pour la mise en bouche. La carte, courte, est complétée de nombreuses propositions du jour crayonnées sur un tableau: des plats simples, familiaux, et qui ne déçoivent pas, misant tout sur la fraîcheur impeccable des produits. Nous avons pu ainsi profiter de céteaux à la poêle, de calamars frits à l'ail et oignon, puis d'un maquereau sauce moutarde et de rougets barbets frits. Les desserts (une tarte aux mirabelle et une triste assiette de fraises des bois) étaient par contre clairement à oublier, et il fallait un effort pour dénicher dans la carte des vins une bouteille à moins de 30 euros.
Un dîner à la Cagouille, c'est finalement un petit aller-retour à peu de frais dans une France rêvée: celle des beaux produits, des plats traditionnels, d'un service qui prend le temps, mais aussi de clients notables, pansus et satisfaits, amateurs de cigares et de bons mots. En quittant le restaurant, nous avons croisé Jean-François Coppé attablé en terrasse, puis dépassé sa Safrane noire garée devant le restaurant, moteur en marche, son chauffeur lisant et relisant, visiblement au bord de l'endormissement, quelques pages d'un Figaro froissé...
Addition: 50 euros par personne environ
La Cagouille
10, place Constantin Brancusi
Paris 14ème
01 42 22 09 01
www.la-cagouille.fr
A la Cagouille, que nous avons visité cet été, tout est fait pour satisfaire ces amateurs, surtout ceux à la recherche d'un bon restaurant de poisson bien d'cheux nous. Le cadre est surprenant en plein Paris: une petite place perdue derrière la gare Montparnasse, au calme, un endroit qui pourrait exister ici et ailleurs, dans n'importe quelle ville de France, si propret dans son alignement d'immeubles résidentiels modernes, de balcons aux VTT du dimanche sagement rangés à côté de chaises et tables en plastique prêtes à être déployées pour les pierrades entre amis dès qu'il fait beau.
Le restaurant dispose d'une denrée rare à Paris, et qui accentue l'impression de dîner en province: l'espace. Une grande terrasse confortable séparée de la place par des plantes. Une vaste salle aux éclairages un peu trop puissants, des tables, miracle, éloignées les unes des autres. En guise de décoration, des noeuds marins cloués aux fausses poutres. Le service est très aimable, et plein de petites attentions: un jus de tomate offert à madame qui ne voulait pas d'apéritif alcoolisé, des petites coques poêlées au beurre pour la mise en bouche. La carte, courte, est complétée de nombreuses propositions du jour crayonnées sur un tableau: des plats simples, familiaux, et qui ne déçoivent pas, misant tout sur la fraîcheur impeccable des produits. Nous avons pu ainsi profiter de céteaux à la poêle, de calamars frits à l'ail et oignon, puis d'un maquereau sauce moutarde et de rougets barbets frits. Les desserts (une tarte aux mirabelle et une triste assiette de fraises des bois) étaient par contre clairement à oublier, et il fallait un effort pour dénicher dans la carte des vins une bouteille à moins de 30 euros.
Un dîner à la Cagouille, c'est finalement un petit aller-retour à peu de frais dans une France rêvée: celle des beaux produits, des plats traditionnels, d'un service qui prend le temps, mais aussi de clients notables, pansus et satisfaits, amateurs de cigares et de bons mots. En quittant le restaurant, nous avons croisé Jean-François Coppé attablé en terrasse, puis dépassé sa Safrane noire garée devant le restaurant, moteur en marche, son chauffeur lisant et relisant, visiblement au bord de l'endormissement, quelques pages d'un Figaro froissé...
Addition: 50 euros par personne environ
La Cagouille
10, place Constantin Brancusi
Paris 14ème
01 42 22 09 01
www.la-cagouille.fr
pour info, ce restau était l'une des tables favorites du président Mitterrand (cagouille est en patois charentais un petit escargot)
RépondreSupprimerOllivier
Aha... Oui ca correspond bien au bonhomme, surtout le coté France profonde. Je pensais que Mit'rand allait au Duc, mais voici un mystere éclairci
RépondreSupprimerai commenté Ebis, lis ce commentaire et le partage... à ce rythme on va finir par prendre un café!
RépondreSupprimerTiens je n'ai pas trouvé votre commentaire sur Ebissss (comme il faudrait prononcer). Nous y sommes retournés il y a deux semaines et c'était toujours aussi frais. Un regret: leur poulet froid mariné au vin de riz a disparu des entrées, c'était un régal rare.
RépondreSupprimer