mercredi 19 août 2009

Chez Michel: Le phare breton

Nous avons continué ce printemps notre tournée des bistrots installés de la capitale. Et Chez Michel est une case indispensable à cocher dans tout carnet qui se respecte. Par hasard, nous connaissions le restaurant depuis bien longtemps, il y a sept ou huit ans au moins, quand nous n’avions jamais entendu parler de bistronomie, ni de Camdeborde, ni de ses amis, ses disciples, ou ses nombreux imitateurs.

Chez Michel est un classique, acclamé de toute part. Du sérieux, de la référence. Selon les connaisseurs, un grand spécialiste de gibiers en saison, ce qui n’est pas forcément notre tasse de thé. Nous pensions plutôt à l’époque à un restaurant breton. Qu’importe, l’essentiel est dans l’assiette, dans ces retrouvailles, armés de notre connaissance fraîchement acquise d’autres bistrots gastronomiques.

L’endroit n’a pas changé. Installé à l’angle de la rue de Belzunce, la vue sur l’imposant derrière gris de l’église Saint Vincent de Paul, le restaurant est au calme : on a peine à croire que les files de voitures klaxonnantes du boulevard de Magenta sont à deux pas. Le succès est au rendez vous, puisque le bistrot se permet le luxe de fermer samedi et dimanche. La salle est petite, agréablement disposée en cercle autour d’un bar servant plutôt de desserte, deux côtés ouverts sur la rue, murs beiges salis, poutres en bois. L’accueil est efficace, rapide, mais reste sympathique : tout est donc en place pour replonger dans l’ardoise du menu.

Nous sommes vites rassurés : si le choix est plutôt restreint, dans des plats aux ingrédients modestes si l’on évite la tentation des plats avec suppléments, tout est maîtrisé et savoureux : des sardines marinées dans un bocal de verre, une tranche de pâté d’oreille et une salade verte avec ses grands brins d’aneth frais, des classiques de la maison comme le kig ar farz, le pot au feu de cochon breton dans sa cocotte en fonte. Pour finir, un beau plateau de fromages et sa gelée de cidre, ou les redoutables Paris Brest ou kouign aman, plâtrant les estomacs les plus affamés. Le tout est accompagné d’une grande carte des vins et la possibilité de prendre la plupart des bouteilles au compteur.

Que reprocher à Michel ? D’avoir la main très lourde sur les suppléments : certes il s’agit souvent produits de rares ou de prestige (truffes, coucou de Rennes, salade de homard, canard au sang, gibier en saison), mais les plus huit, douze, voire vingt euros et au delà volent bien trop facilement, y compris pour une malheureuse coupelle de gariguettes, quand d'autres, tout aussi bons, font l'effort de bien plus se contrôler. De céder aux tics bistrotiers de rigueur : le couple de touristes japonais systématiquement placé sur une table indéfendable (ici, littéralement collée à la porte des toilettes), le traquenard de la cave, à éviter absolument si l’on est en couple, où les clients sont parqués à huit sur les bancs d’une table commune prévue pour six.

En résumé, les défauts sont irritants mais classiques. En évitant ces écueils, reste une excellente adresse, tenant solidement son rang dans le panorama parisien.

Addition: 50€ par personne en évitant les suppléments (menu entrée plat dessert à 32€)

Chez Michel
10, rue de Belzunce
Paris 10ème
01 44 53 06 20

4 commentaires:

  1. K. Vancouver20/8/09

    un billet le 18 Août, un autre le 19 ... C'est la fête !!

    RépondreSupprimer
  2. C'est la grosse glande, oui...

    RépondreSupprimer
  3. Et la table qui donne sur la cuisine et le cuistot qui insulte son équipe - tu l'as déjà oubliée ? Mhh ? Enfin c'est vrai que c'est bon...

    RépondreSupprimer
  4. Oui c'était l'enfer... Après quelques visites cette année, je peux même le dire: le service est même sympa... enfin, pour un bistrot de ce type.... Côté gentillesse de l'accueil La Régalade est quand même le top.

    RépondreSupprimer