Yangminshan, au nord de Taipei. Il est midi passé. Les nuages caressent la cime des montagnes couvertes d’une végétation luxuriante puis descendent sur nous, par légères nappes de brouillard humide. La vallée est couverte de champs d’arums en fleurs. On vient de loin pour, passée la tonnelle, entrer dans une petite salle donnant sur un étang, s’attabler et déguster des légumes de montagnes: pousses de bambous fraîches, soupe de nouilles, légumes verts branchés inconnus, cassolette d’une sorte de céleri amer aux œufs de canard salés.
Retour en ville. Au sous sol du grand magasin Sogo, la queue s’allonge pour déguster des « xiaolongpao », les ravioles vapeurs originaires de Shanghai. Le début d’une bouchée suffit pour comprendre : le jus, concentrant toutes les saveurs de la farce, éclate, brûlant, dans le palais.
Il est à peine 19 heures. Le soir tombe, l’air est doux et légèrement moite, les néons brillent. Au fond d’un hall plaqué de marbre, un mur d’aquariums où tournent de grands crustacés et des poissons difformes. Une jeune fille en uniforme crie des mots de bienvenue d’une voie nasillarde avant de nous pousser à l’étage, où nous attend une salle moderne, toute en grandes tables rondes, pleine à craquer. Les éclats de voix et le brouhaha empêchent toute conversation. On nous sert vite du thé, des serviettes fraîches. Des bouteilles de bières glacées sont vidées dans de petits verres puis rangées dans un casier sous la table. Puis les plats arrivent : poitrine de porc grasse braisée dans une sauce soja épaisse, crabe frit, épaisses tranches de tofu sautées, liserons d’eau et asperges passés rapidement au wok, aubergines bleues au piment, tranches d’œufs de poisson séchés à déguster avec des rondelles de poireaux et navets crus
Dehors, sous les arcades embouteillées d’innombrables rangées de scootersmal garés, à la lueur crue des Seven Eleven, les tenanciers de « xiaochi », de snacks de rue, halpaguent le flot des passants : ici un étal pour composer le « biandang », la boîte-déjeuner où l’on choisit sur une base de riz légumes salés, chou chinois, œufs au thé, tronçons de poisson frits, cotelettes de porc marinées et grillées, cuisses de poulet à la sauce soja, là une boutique de soupe de nouilles au ragoût de bœuf, ailleurs, dans des volutes de vapeur, des raviolis pékinois, ou des soupes noires reconstituantes à base d’herbes médicinales, un peu plus loin des soupes de riz aux œufs de cent ans.
Partout, des saveurs puissantes et contrastées font soudain passer les plats des restaurants du XIIIème pour de fades calques inachevés. Un retour aux sources s’impose de temps en temps pour retrouver les goûts, les sourires et les couleurs de l’authentique cuisine chinoise.
Addition : 10€ par personne maximum dans les restaurants de montagne et les xiaochi. 15€ par personne chez Ding Tai Fung. 20 à 25€ par personne pour un repas complet chez Shin Yeh.
Ding Tai Fung (raviolis de Shanghai)
Sogo Fuxing department store,
300, Zhongxiao East Road, Section 3, Taipei
www.dintaifung.com.tw
Shin Yeh (cuisine taiwanaise)
34-1, Shuang Cheng Street, Taipei
www.shinyeh.com.tw
Retour en ville. Au sous sol du grand magasin Sogo, la queue s’allonge pour déguster des « xiaolongpao », les ravioles vapeurs originaires de Shanghai. Le début d’une bouchée suffit pour comprendre : le jus, concentrant toutes les saveurs de la farce, éclate, brûlant, dans le palais.
Il est à peine 19 heures. Le soir tombe, l’air est doux et légèrement moite, les néons brillent. Au fond d’un hall plaqué de marbre, un mur d’aquariums où tournent de grands crustacés et des poissons difformes. Une jeune fille en uniforme crie des mots de bienvenue d’une voie nasillarde avant de nous pousser à l’étage, où nous attend une salle moderne, toute en grandes tables rondes, pleine à craquer. Les éclats de voix et le brouhaha empêchent toute conversation. On nous sert vite du thé, des serviettes fraîches. Des bouteilles de bières glacées sont vidées dans de petits verres puis rangées dans un casier sous la table. Puis les plats arrivent : poitrine de porc grasse braisée dans une sauce soja épaisse, crabe frit, épaisses tranches de tofu sautées, liserons d’eau et asperges passés rapidement au wok, aubergines bleues au piment, tranches d’œufs de poisson séchés à déguster avec des rondelles de poireaux et navets crus
Dehors, sous les arcades embouteillées d’innombrables rangées de scootersmal garés, à la lueur crue des Seven Eleven, les tenanciers de « xiaochi », de snacks de rue, halpaguent le flot des passants : ici un étal pour composer le « biandang », la boîte-déjeuner où l’on choisit sur une base de riz légumes salés, chou chinois, œufs au thé, tronçons de poisson frits, cotelettes de porc marinées et grillées, cuisses de poulet à la sauce soja, là une boutique de soupe de nouilles au ragoût de bœuf, ailleurs, dans des volutes de vapeur, des raviolis pékinois, ou des soupes noires reconstituantes à base d’herbes médicinales, un peu plus loin des soupes de riz aux œufs de cent ans.
Partout, des saveurs puissantes et contrastées font soudain passer les plats des restaurants du XIIIème pour de fades calques inachevés. Un retour aux sources s’impose de temps en temps pour retrouver les goûts, les sourires et les couleurs de l’authentique cuisine chinoise.
Addition : 10€ par personne maximum dans les restaurants de montagne et les xiaochi. 15€ par personne chez Ding Tai Fung. 20 à 25€ par personne pour un repas complet chez Shin Yeh.
Ding Tai Fung (raviolis de Shanghai)
Sogo Fuxing department store,
300, Zhongxiao East Road, Section 3, Taipei
www.dintaifung.com.tw
Shin Yeh (cuisine taiwanaise)
34-1, Shuang Cheng Street, Taipei
www.shinyeh.com.tw